La fin de la guerre

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Les prisonniers français sont mis au courant de la signature de l'armistice comme le prouve la carte ci-dessous écrite le 23 novembre 1918¹.

armistice

Cette nouvelle signifie la liberté et le retour au pays pour les prisonniers français, mais l'organisation du rapatriement prend du temps et la plupart des prisonniers ne rentrent qu'en janvier 1919 (décembre 1918 pour les plus chanceux).

"Quedlinburg, 20 décembre 1918
(...) Ici nous attendons toujours le départ mais il se fait attendre très longtemps, tout ce que je sais c'est que nous rentrons par bateau par la mer du Nord, le voyage sera un peu long mais enfin il est encore préférable que de rester ici, je ne compte pas être rentré cette année²."

Au retour en France, les prisonniers subissent des contrôles médicaux (on se méfie bien sûr des maladies contagieuses) et des interrogatoires (certains estiment qu'ils se sont rendus trop vite).
Ils peuvent ensuite enfin rejoindre leurs familles.

odysse


Certains prisonniers ne sont visiblement pas au courant de la fin de la guerre (ou n'ont pas voulu y croire), comme le prouve l'odyssée de ce prisonnier en novembre 1919.

"Il resterait encore des prisonniers alliés dans les camps allemands
La triste odyssée d'un soldat belge
Bruxelles, 27 novembre. - L'"Etoile Belge" annonce que le nommé Demoustier, soldat belge, fait prisonnier au début de la guerre et qui était interné au camp de Quedlinbourg à Harz, en Allemagne, et dont la famille était sans nouvelles depuis peu de jours avant la signature de l'armistice, est arrivé avant-hier soir à Mons dans un état pitoyable. Il déclare s'être évadé le 4 novembre dernier, avec trois autres prisonniers, du camp où on les tenait enfermés et où se trouvent encore d'autres prisonniers, soldats des armées alliées.
Ils ignorent tout de la fin de la guerre.
On leur avait supprimé tous les journaux et la correspondance depuis un an. C'est au prix de mille difficultés qu'ils parvinrent en Hollande après avoir échappé à la poursuite dont ils étaient, l'objet. Demoustier a abandonné ses compagnons en Hollande et est rentré seul à Mons. Il s'est rendu immédiatement auprès du commandant de la Place afin de régulariser sa situation. Il lui a fait le récit de son odyssée³."






Pour les russes, les choses sont plus compliquées. La révolution d'octobre 1917, et le changement de gouvernement qu'elle entraine, les place dans une situation délicate. Ils ne peuvent pas rentrer directement au pays et restent au camp de Quedlinburg qui se transforme en camp de réfugiés.

La fin du camp

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Le camp est détruit le 30 juin 1922.

La décision de le raser a été prise car il était un nid à poux, punaises et autres vermines.

Sources

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¹ Correspondance de André ROLLAND (source DELCAMPE, site d'enchères).

² Correspondance de Henri LARGERSIE.

³ Extrait de "La Lanterne: journal politique quotidien", du 28 novembre 1919.