La genèse de ce site Internet
Début 2004, en fouillant des archives familiales, je tombe sur un acte d'exhumation concernant mon grand-oncle, Théophile RADIN. J'y apprends qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne, dans un camp à Quedlinburg
Ma curiosité étant piquée (je ne connaissais même pas l'existence de camps de prisonniers lors de la 1ère Guerre Mondiale), je décide de faire quelques recherches sur Internet. Je suis étonnée de trouver si peu d'informations. Heureusement, grâce à certains forums, je rencontre des personnes (je pense notamment à Laurent BATTUT) qui ont des informations que je collecte.
Très vite je pense que cela serait bien de partager ces informations sur un site Internet (qui parle aussi d'autres ancêtres intéressants). J'apprends donc à faire un site, et je le mets en ligne.
Les informations alors présentes sur le site sont principalement tirées:
- de l'"arrêt sur image" du 15 janvier 1917. En effet, à cette date, ce camp de prisonniers de guerre a été visité par des délégués du gouvernement espagnol¹.
- du journal "le Tuyau²"
qui existe dans ce camp, à partir de juillet 1915. Ce journal est fait par et pour les prisonniers français.
A cela s'ajoute également l'histoire de Théophile RADIN.
Les fouilles en Allemagne
En 2004 également, la construction prochaine d'une nouvelle autoroute, la B6n, entraine la mise en place de fouilles archéologiques. C'est grâce à ces fouilles que Quedlinburg a retrouvé, des parties de son passé.
En mars 2004, sous la houlette de Volker DEMUTH, les archéologues se chargeaient de fouiller un nouveau site: celui du Ritteranger (littéralement 'pré du chevalier'). Ce lieu avait été choisi en raison de la présence d'un monument qui expliquait qu'un grand camp de prisonniers de guerre avait existé à cet endroit.
Normalement, les archéologues ne font pas de recherches sur un sujet aussi récent. Le camp de prisonniers est un cas très spécial. Il faut en effet noter qu'il a été rasé dès le départ des prisonniers car il était un nid à poux, punaises et autres vermines. De plus, peu de documents existent sur lui. Chose qui peut paraître étonnante puisqu'il s'agit de l'histoire moderne, il était très difficile (voir impossible) de savoir quel était le mode de vie des captifs.
Leurs recherches éclairent donc nombres de points et s'avèrent parfois surprenantes.
Pour voir la page officielle du service archéologique, suivez ce lien (attention page en allemand).
Le travail en commun
Un des membres de l'équipe allemande, l'historien Thomas Wozniak, effectue des recherches sur Internet et tombe sur mon site.
J'ai la surprise d'être contactée par une équipe d'archéologues, par mail puis par téléphone, qui m'invite à Quedlinburg pour l'inauguration d'une exposition sur le camp de prisonniers de guerre de Quedlinburg. Cette inauguration aura lieu le 23 septembre 2004 (90 ans jour pour jour après l'arrivée des premiers prisonniers de guerre français à Quedlinburg).
La confrontation entre les résultats des fouilles et les témoignages que j'avais collectés, a permis de proposer une exposition un peu plus vivante (notamment via l'histoire de Théophile RADIN).
Comble du bonheur pour les 2 équipes, nous obtenons même un accès aux archives de l'Hôtel de Ville (ce qui n'est pas gagné même pour les archéologues d'après ce qu'ils m'expliquent). Nous avons ainsi accès à des listes de prisonniers décédés, quelques papiers et surtout de nombreuses photos. Nous remplissons d'ailleurs les cartes mémoires de tous nos appareils photos afin de pouvoir étudier tous ces documents.
Après l'inauguration de l'exposition, la visite guidée des fouilles, des ateliers des archéologues... et de très bons moments passés ensemble, il est temps pour moi de rentrer en France. Mais nous avons encore des projets (faire venir l'exposition en France ce qui fut fait en 2005) et permettre à tous de profiter de nos découvertes.
Je décide donc de créer un site Internet uniquement dédié au camp de Quedlinburg et qui reprend notamment les photos et les noms de prisonniers glânés au cours des travaux.
Je suis vite surprise par le nombre de descendants de prisonniers qui me contactent, me fournissant pour certains des photos, des souvenirs... Le site s'étoffe grâce à tous ces échanges.
En août 2014 j'apprends que la Croix Rouge Internationale met en ligne ces archives sur les prisonniers de guerre. L'idée de fouiller dans ses archives et de mettre une nouvelle fois le site à jour fait son chemin. Mais devant la tâche titanesque, je repousse plusieurs fois l'idée jusqu'en novembre 2017. Après des années passées à réfléchir au meilleur moyen de présenter le résultat, je décide de tout reprendre et de lancer les travaux.
Vous trouverez donc ici une mise à jour des connaissances sur le camp (depuis 2004 on trouve de plus en plus de sources sur Internet) mais surtout de la partie "prisonniers". Eu égard au travail de longue haleine que cela représente, cette mise à jour de la liste patronymique se fera progressivement.
Remerciements
Je tenais à remercier ici un certain nombre de personnes.
Du côté français:
- Laurent Battut, pour son partage d'informations et sa motivation
- Jean-Claude Auriol, l'auteur de "Les barbelés des bannis" pour sa gentillesse, sa disponibilité et toutes les informations qu'il m'a fournies
- Sylvain Gerbaud, pour la maintenance informatique ;-)
- mon beau-père pour son soutien et pour la création (et la maintenance) de la base.
- toutes les personnes qui m'ont de près ou de loin aidée dans mes recherches.
Du côté allemand:
De manière générale, je remercie toute l'équipe pour son accueil. Grâce à eux, nous avons passé une semaine inoubliable. Nous avons été ravis de pouvoir les accueillir à notre tour.
Merci également à
- la pension Altstadtwinkel pour son accueil (je la conseille fortement) et la famille Wosniak pour sa gentillesse
- Thomas Wozniak, pour son accueil, sa visite de la ville et en bref, pour tout
- Anne Buchmann, pour sa traduction, sa gentillesse, sa présence et la salade...
- Jens Brauer, pour sa bonne humeur, son accueil chaleureux, sa bienveillance, ses traductions et ses bons conseils en matière de menus
- Astrid Deffner, pour la visite et les explications très intéressantes au sujet des fouilles
- Volker Demuth, pour les explications des fouilles, sa gentillesse et sa choucroute...
- Olivier, pour son accueil et sa bonne humeur
- Christophe pour sa bonne humeur, sa curiosité, ses crêpes...
- Tissy, pour son accueil, sa gentillesse, ses efforts pour parler français
- la famille maternelle de Thomas et Tissy pour les repas, leur gentillesse, leur humour
J'espère n'oublier personne (nous avons rencontré tant de personnes qu'il est difficile de citer tout le monde). Je remercie donc toute personne qui a de près ou de loin contribué aux recherches et à faire de ce séjour, un très très bon souvenir.
De façon générale:
Je remercie de tout coeur toutes les personnes qui m'ont contactée par mail (et qui ont souvent patienté longuement avant d'avoir une réponse), me permettant ainsi de connaître d'autres prisonniers du camp, d'ajouter des photographies et des informations à ce site. Tout cela rend ce travail de mémoire plus humain, plus vivant en quelque sorte.
Sources
¹Lire le rapport (retranscrit par Laurent Battut).
²Les numéros du journal le "Tuyau" sont consultables à la Contemporaine de Nanterre, sous les cotes FPR0082_1915, FPR0082_1916 et FPR0082_1917.