Les punitions

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Pour faire régner l'ordre dans le camp, les autorités n'hésitaient pas à punir les prisonniers récalcitrants.

Le poteau

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"Cette question de pommes de terre non épluchées me valut d’ailleurs une punition de 6 h de poteau. Cette nourriture, nous ne l’acceptions que contraints par la faim sans pouvoir protester contre cet état de chose. Il nous vint donc l’idée à, Aufschneider et moi de trouver un moyen pour en avertir nos Parents ou l’autorité militaire française de façon qu’on y apporte remède. La chose n’était pas aisée car toute notre correspondance était censurée. Cependant, après des recherches laborieuses, nous décidions d’écrire au frère à Aufschneider, soldat au 3e Génie à Angers. Nous avons écrit mon camarade et moi une lettre ordinaire relatant notre santé et notre vie au camp sans faire aucune allusion à notre nourriture. Notre carte terminée, nous avons fait des points sous certaines lettres qui toutes réunies ensemble formaient la phrase suivante : « Nous mangeons comme des cochons, les pommes de terre avec les épluchures ». » Notre code fut découvert par la censure et pour cette raison, nous avions à purger une punition de 6 h de poteau en 3 jours, c’est-à-dire 2 h de poteau pendant 3 jours. Or donc pendant 3 jours, un sous-officier allemand venait nous chercher à 2 h de l’après-midi et nous conduisait dans une baraque vide froide et immense. Puis nous ficelant autour d’un montant d’une baraque comme un saucisson, il nous laissait attachés pendant 2 heures entières. Nous souffrions peu d’être ainsi amarrés à un poteau, cependant le froid de cette grande baraque vide et l’immobilité complète nous engourdissait les membres. Durant ces 2 heures et pour tuer le temps et l’ennui, nous conversions mon ami et moi sur la barbarie des Boches. Nos amis et camarades venaient également nous rendre visite et nous réconforter à supporter gaiement notre punition¹".

La cellule

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Il s'agit là d'une punition réservée normalement aux cas les plus graves (tentative d'évasion normalement).

"Dans les cellules, où ils subissent la prison, les prisonniers restent trois jours sans manger et ne reçoivent que de l'eau chaque matin et le quatrième jour la ration ordinaire leur est servie; en outre, si le médecin qui les visite chaque jour reconnaît qu'ils peuvent résister, ils continuent à être soumis à ce régime de famine²."

Sources

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¹Extrait des souvenirs de guerre de Marcel RIEGEL.

²Extrait du "Rapport des délégués espagnols du 15 janvier 1917, Hachette, Paris, 1918.